Ducasse d'Ath

La ducasse est une tradition populaire de la ville d'Ath, dans le Hainaut. Remontant au Moyen Âge, elle s'est enrichie au fil du temps, pour devenir une fête particulièrement populaire qui dure plusieurs jours, caractérisée par la présence de géants processionnels.



Catégories :

Ducasse d'Ath - Chefs d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité - Géants et dragons processionnels de Belgique et de France - Géant de processions et de cortèges - Géant (fantastique) - Créature anthropomorphe - Créature imaginaire

Recherche sur Google Images :


Source image : www.jmbproduction.be
Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur.

Page(s) en rapport avec ce sujet :

  • ... mais peu importe car la Ducasse d'Ath est toujours belle et joyeuse!... Ducasse d'Ath 2008 - Derniers préparatifs des Géants et sortie... Le groupe des Cinq cantons – ATH (B), - Le char de la Ville d'Ath - ATH (B), ... (source : terre-de-geants)
  • Pour fêter ceci les athois ont sorti les géants des faubourgs d'Ath le vendredi 2... La ducasse d'Ath est candidate pour être reconnue par l'UNESCO comme... (source : albumphoto)
  • pour moi la ducasse d'ath c'est la meilleure les geant son genial tres chou je ne rate jamais la ducasse d'ath est tout les jours j'i vais est la ducasse... (source : i-services)

La ducasse est une tradition populaire de la ville d'Ath, dans le Hainaut (Belgique). Remontant au Moyen Âge, elle s'est enrichie au fil du temps, pour devenir une fête particulièrement populaire qui dure plusieurs jours, caractérisée par la présence de géants processionnels.

Depuis le XVe siècle, le phénomène des «géants» est bien présent en Europe occidentale dans les processions, les cortèges, les carnavals ou les fêtes publiques généralement. Le contexte politique, économique et culturel a changé mais les géants ont survécu à l'endroit où la tradition s'est solidement enracinée dans les populations. Ce cortège qui, directement issu des processions, a conservé ses géants anciens, est animé par une population locale qui leur demeure extrêmement attachée.

Depuis 2005, la ducasse d'Ath s'est vu consacrée comme chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité par l'UNESCO (Liste des Géants et dragons processionnels de Belgique et de France).

M. et Mme Goliath dansent sur le pont du Gadre, 23 août 2008

Traditions analogues en Europe

Les plus anciennes mentions connues de géants processionnels remontent au plus tôt, au XIIIe siècle au Portugal. À la fin du XIVe siècle, les premières figurations gigantesques sont attestées à Anvers en 1398. Au XVe siècle, dans les Pays-Bas, le phénomène s'affirme, et Goliath marche dans les processions aux côtés de Saint Christophe, d'un Hercule et d'un Samson ; le Cheval Bayard est , quant à lui, chevauché par les quatre fils Aymon dans 10 villes.

La majeure partie de ces figurations sont religieuses (ex : les récits biblique du combat de David et Goliath ou les hauts faits de Samson). L'histoire du grand Bayard et Hercule, issu de la mythologie grecque, forment les seuls éléments particulièrement profanes et s'intègrent généralement dans une procession religieuse.

L'objectif premier de ces histoires est probablement l'éducation religieuse. La majorité illustrent des récits conçus pour l'édification des fidèles. De même que le théâtre et l'art de l'époque ont une finalité didactique, de même les groupes figuratifs de la procession montrent clairement la représentation concrète, matérielle et vivante des scènes que le clergé et les notables veulent faire connaître à une population peu instruite et peu capable d'abstraction. Cependant, les organisateurs ont voulu faire passer leur message en amusant le public : la représentation est aussi pittoresque et colorée.

Ces jeux processionnels ont été repris et imités d'une ville à l'autre à la faveur des échanges commerciaux. Ainsi, le Cheval Bayard d'Ath reprend à celui d'Audenærde la majorité de ses éléments. Cependant, on n'explique pas le fait que certaines régions semblent avoir été plus que d'autres les terres de préférence des personnages gigantesques (ex : Pays-Bas, Espagne, Autriche, Angleterre) et pourquoi la tradition s'est tenue de façon différente suivant les pays ou les régions.

Contexte de la naissance de la ducasse d'Ath

La ville d'Ath fut fondée vers 1160. Baudouin IV, dit le Bâtisseur, comte de Hainaut, achète une partie de la terre d'Ath à Gilles de Trazegnies, qui y avait quelques propriétés. Il y construit un donjon carré, la Tour Burbant, pour protéger le nord de son comté. Il existait une modeste église rurale (au lieu dit «Viès-Ath») qui était dédicacée à saint Julien et qui appartenait à l'abbaye de Liessies (nord de la France). Au XIVe siècle, la ville connaît une expansion énorme. Une seconde enceinte de rempart est construite et en 1393, débute l'édification de l'église Saint-Julien.

La procession serait née avec l'expansion de la ville au XIVe siècle siècle assurant un lien entre l'église du Vieux-Ath et l'agglomération nouvelle. Elle a lieu le dernier dimanche d'août, à une date proche de la fête du saint patron, Julien de Brioude, honoré le 28. Les premiers géants apparaissent à la fin du XVe siècle siècle. Tous enrichissent de leur présence le cortège qui mêle allègrement religieux et profane. Les personnages religieux servent, comme les mystères, à catéchiser une population beaucoup analphabète. Les représentations profanes apportent de l'agrément à la procession et attirent les habitants des environs.

Naissance de la ducasse d'Ath

C'est en 1399 que se situe la première mention d'une procession. C'est à cette date en effet qu'on trouve, dans les comptes de la «massarderie» la mention du paiement d'un certain nombre de personnes pour faire passer les pèlerins, refaire la voirie ou enlever les ordures une fois les cérémonies terminées[1].

Le Saint Christophe de Flobecq

Dans le deuxième quart du XVe siècle siècle, des groupes figuratifs se montrent dans la vieille procession paroissiale de Saint Julien. L'historien athois Emmanuel Fourdin situe cette émergence vers 1430[2]. Le compte de 1431-1432 comprend, en effet, un paiement de quatre livres à des compagnons qui représentent la vie de plusieurs saints et martyrs[3].

En 1462, le nombre des «histoires» s'est largement multiplié : il faut 41 couples de chevaux[4] pour tirer les chars sur lesquelles la majorité d'entre elles sont jouées. Mais l'événement de l'année est l'apparition du «Grant Béart» et des quatre fils Aymon. Le cheval est copié sur celui d'Audenarde où des envoyés sont allés s'initier à sa construction ainsi qu'à son maniement. Porté par une équipe de dix à douze hommes, suivant les années, le cheval athois est énorme. C'est une souscription publique rapportant plus de 39 livres tournois qui a permis de couvrir le coût de sa construction et de son équipement[5]. La même année, il est fait mention d'un Saint Christophe.

Il est complexe d'imaginer l'ordonnance du cortège de cette époque. Il n'existe pas de document à ce propos avant le XVIIIe siècle. On y trouvait des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, par exemples : le groupe des prophètes armés de la verge blanche ou rouge et l'histoire de Daniel, la Nativité et la Passion du Christ, l'Annonciation, la Présentation au Temple, l'Histoire de la Madeleine, etc. Défilaient aussi les serments des archers, des arquebusiers et des bombardiers-couleuvriniers, qui deviendront plus tard les canonniers-arquebusiers [6].

1481 voit l'émergence historique de Goliath[7].

«Item pour havoir nettoyet visité et refait
pluisseurs coses à Golias 6 s.
Item pour avoir fait plusieurs verges de vermillon
lesquelles verges serviront à conduire la procession 4 s.
Item pour avoir point les personnages le jour
de ladite procession l0 s.
»

Le choix de héros bibliques, tels que Goliath ou Samson, qu'il n'est même pas indispensable de gigantifier dans la mesure où ils sont déjà gigantesques dans les Saintes Écritures, est quasi général, en effet, dans les Dix-sept Provinces, au XVe siècle. Treize des quinze plus vieux géants des anciens Pays-Bas, créés à cette époque, sont des Goliath[8].

Du XVIe au XIXe siècle

La compagnie des «Bleus», 2004

Il ne nous est pas envisageable, dans l'état actuel de des connaissances, de se faire une idée de ce que cette procession était devenue aux XVIe et XVIIe siècle. Fourdin[9] affirme qu'elle prit de plus en plus d'ampleur entre 1450 et 1550 mais qu'elle déclina, au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, aussi rapidement qu'elle avait prospéré. La première de ces affirmations ne s'appuie sur aucun argument. La seconde, par contre, est fondée sur l'état désastreux des finances communales, complètement ruinées par les innombrables subsides, taxes et réquisitions, sur les guerres, sur la peste, enfin, qui sévit presque sans discontinuer de 1578 à 1599[10]. En effet, le cortège était alors financé par la commune, la paroisse et les confréries. Cependant, en 1589 on dépense 136 livres pour un somptueux banquet qui réunit la comtesse de Beaurieu, accompagnée de monseigneur le baron de Trazegnies, les sieurs Dandelot et d'Ayseau «estant venus veoir jouer les histoires le jour de la procession en la maison eschevinalle, où survinrent pareillement monseigneur le comte d'Egmont avec Madame, le seigneur de Marchenelle et plusieurs gentilzhommes de leur suytte»[11]. La procession avait par conséquent toujours un certain faste.

En 1647, le magistrat accorde cent livres aux arbalétriers «à l'advancement de leur Gholiat qu'ils prétendent faire neuf, eu esgard que ycelui sert d'ornement à la procession»[12]. Il est , en outre, probable que le char de l'Église triomphante, inspiré par la Contre-Réforme, date de cette époque.

Samson fut introduit dans le cortège de la Ducasse d'Ath en 1679 comme géant de la confrérie des canonniers. Dans les comptes de la massarderie de cette année on peut lire :

«Aux confrères de Sainte-Marguerite canoniers se donne chaque année par gratification à eux accordée à suitte de résolution du conseil pour l'année 1679 en Juillet 1091. «A eux pour faire le Samson en posture à esté payé 38 l. 8 s. [13].»»

Il n'est pas impossible qu'un géant Samson participait à la procession, peut-être dès le XVe siècle, mais sans aucune preuve formelle.

L'aigle monocéphale de 1851

En 1698, Ath redevient espagnole à la fin de la Guerre de succession d'Espagne. Le Conseil de Ville se demande «si on fera quelque chose pour démonstration de joije» à la dédicace ; il décide «d'en agir comme Messieurs trouveront convenir»[14].

Dans une copie du compte pour l'an 1700 de la confrérie des tailleurs de Saint Maur, figure la plus ancienne mention de l'Aigle connue à ce jour[15]. Un mandelier et un certain De Peste y reçoivent un salaire de cinq livres deux sous «pour avoir racommodé l'aigle pour la procession». L'aigle ainsi restauré accuse par conséquent déjà quelques années et ce document sert à faire reculer sa création avant la fin du XVIIe siècle Le compte mentionne aussi la rémunération des porteurs du géant et du «tamboureur quy l'at accompagné à la procession». Comme à Douai aujourd'hui toujours, les géants athois n'étaient probablement alors escortés que par un tamboureur et que les pas de danse qu'ils exécutaient n'étaient soutenus que par l'unique roulement du tambour.

Résolution du Conseil de Ville, 3 juillet 1715

La procession a-t-elle disparu quelques années ? Quand les Français, de 1701 à 1706, puis une garnison hollandaise installée par les Alliés, occupent la ville, on ne trouve que quelques résolutions relatives à la comédie que représentent les élèves du collège. Mais, en 1713, le Conseil conclut de faire marcher Goliath et «le mettre en estat luy faisant une juppe de même que le cheval Diricq»[16]. Pour la première fois depuis quinze ans, il est à nouveau question de la procession de la dédicace. Ainsi restaurée, elle sera embellie l'année suivante et , en particulier, en 1715 : construction d'un char de triomphe, d'une femme à Goliath, d'un deuxième cheval Diricq. [17]. Désormais, Goliath se mariera chaque année la veille de la ducasse, avant que se dispute le «jeu parti» qui l'oppose à David. On notera, à ce sujet, que, si on sait que les solennités de la fête commencent «le nuict de le procession a vespres» dès 1478, on ignore, par contre, lorsque le jeu parti a été reporté de la procession du dimanche au samedi après-midi. [18]

Jusqu'à la guerre de Succession d'Autriche, soit jusqu'en 1743, les «postures» et les chars sortiront à l'accoutumée, le Magistrat veillera sur le matériel «en bons pères de famille»[19]. En 1749, les Français laissent la ville en piteux état, mais le Conseil décide unanimement de «faire tout comme il se faisoit avant la dernière guerre»[20]. On restaure Goliath.

Le 11 février 1786, un édit impérial de Joseph II d'Autriche, l'Edit des kermesses, stipulait que l'ensemble des kermesses (ducasses) dans la totalité du pays devaient se dérouler le même jour, le deuxième dimanche après Pâques, soit le 30 avril. Défense expresse d'y permettre aucun objet profane ; les cérémonies et démonstrations en usage la veille de la kermesse sont abolies. Le 15 mai, le gouvernement enjoint au Magistrat de vendre les décorations qu'il pourrait avoir conservées en vue de la célébration de la ducasse[21]. La vente n'a cependant pas lieu et , les États de Hainaut ayant annulé, le 12 août 1790, l'édit de 1786 révoqué au nom de l'Empereur le 12 février[22], les deux géants restaurés, les deux chevaux Diricq équipés à neuf sortent dès la même année[23]. Il se montreront jusqu'en 1793 inclus.

Les Jacobins mirent le feu à ces symboles de l'ancien régime le 28 août 1794. Le 5 fructidor an II, la Société populaire de la ville envoie à la municipalité une adresse «à l'effet de faire brûler les anciennes figures de la ducasse». Le lendemain, le commissaire civil du département de Jemappes défend au bureau municipal de continuer les «arlequinades et momeries de la dédicace»[24]. Ce dernier abandonne «à la prudence» de la Société populaire le mode de leur anéantissement. Il lui assigne plein pouvoir à cet égard. Les postures lui seront délivrées pour qu'elle en dispose à sa volonté[25]. Le 14, les figures gigantesques flambent sur le marché.

Du XIXe siècle à nos jours

Samson, ducasse d'Ath 2004

Il faut attendre 1804 pour que la procession reprenne vie et 1806-1807 pour que les géants renaissent sous les doigts du sculpteur Emmanuel Florent : L'Aigle, Samson, Goliath et sa femme et en [1807] de Tirant. En théorie, les confréries sont abolies. Mais on retrouve différents corps de métier accompagnés de leur protecteur ou de leur emblème. L'Aigle mais aussi Goliath et sa femme sont autonomes. Il n'est plus question des arbalétriers, ni des tailleurs. Par contre, Tirant est accompagné des archers et Samson des canonniers. Comme dans l'ancienne procession, les autorités civiles ou religieuses, les sociétés, les chars et les groupes religieux font aussi partie du défilé[26].

La première modification provient des circulaires hollandaises de 1819[27] :

«aucun vêtement extraordinaire, aucune bigarrure, ni aucune représentation inconvenante, qui causent fréquemment des désordres et du scandale et qui toujours détruisent plus ou moins le respect que le peuple doit porter à ces actes religieux.»

Les géants sont exclus de la procession. La sortie du 4e dimanche d'août devient un cortège exclusivement laïc qui sera bien vite menacé de disparition. La bourgeoisie rationaliste ne comprend pas l'intérêt des fêtes folkloriques. Seuls'intérêt touristique et commercial justifie le maintien des dépenses communales pour la ducasse.

Mais dès cette époque, les organisateurs recherchent l'insolite ou le spectaculaire. En 1820, le Char de Jacob est tiré par quarante enfants en costume égyptien. On représente des scènes inspirées de l'opéra comique Lodoïska de Cherubini. On y voit aussi un pacha avec son état-major. Le «char des Belles» est entouré de haies de barbares. En 1823 un char est tiré par 60 petits Mamelouks de 6 ans portant la moustache[28].

A partir de 1840, la situation économique et sociale de la Ville d'Ath se dégrade de plus en plus avec la crise de l'industrie du lin. Dès 1846, les autorités communales font état de 4 000 pauvres sur une population totale de 8 500 habitants[29]. La mildiou de la pomme de terre aggrave la situation (18). Elle est suivie des effets de la crise de 1848 et du choléra de 1849. Les ressources de la ville diminuent en même temps que les dépenses augmentent. Aussi l'aspect du cortège laisse-t-il à désirer. Mais il reste populaire.

Le géant Ambiorix - Ducasse d'Ath 2004

1850 marque un tournant important. Les transformations sont énormes. Elles tendent à faire du cortège un spectacle qui va attirer le public. Des Indiens, des Ecossais, l'Empereur de Chine avec ses mandarins et les Mameloucks apportent une note exotique. Un large appel est lancé aux sociétés de fantaisie ainsi qu'aux fanfares de la région. Le chauvinisme local s'exprime par la création du char de la ville qui transporte les célébrités de la cité. On restaure quelques groupes religieux : Saint Jean-Baptiste, la Fuite en Égypte ou le char de l'Église triomphante. Les chevaux Diricq disparaissent. Les géants sont remis à neuf et restent bien entendu en place mais Tirant change de nom. Il devient «Ambiorix». Cette transformation procède du mouvement historiciste présent aussi dans l'art qui prétend enseigner au peuple belge indépendant depuis 1830 que son pays a des racines historiques glorieuses dont il peut être fier et dont il est le continuateur. Ambiorix exprime les préoccupations d'une bourgeoisie nationaliste qui veut donner des fondements historiques à son pays[30].

Mlle Victoire

Dans le même ordre d'idée, l'Aigle monocéphale (l'aigle de saint Jean) va devenir bicéphale pour mieux coller aux armoiries de la ville. En 1854, lors de la visite royale, un cortège exceptionnel défilera devant la famille du souverain le mercredi 13 septembre. C'est à cette occasion que l'Aigle exhibera pour la première fois ses deux têtes. Celles-ci ont été sculptées dans l'atelier de l'ébéniste Emmanuel Cambier[31].

Quelques années plus tard, Mlle Victoire apparaît dans le cortège. En réalité, il est attesté un géant Victoire en 1793, à l'initiative du bourgmestre de l'époque, pour célébrer une victoire des Autrichiens sur les Français. Mais son existence fut éphémère. Elle ne participa qu'à une seule Ducasse avant d'être détruite en 1794 avec les autres géants. Elle fut par conséquent recréée en 1860, sous le nom «La Ville d'Ath» avant de (re) devenir Mlle Victoire. La tête est l'œuvre d'Ernest Ouverleaux, selon un dessin d'Henri Hanneton, directeur de l'Académie de dessin d'Ath.

Récupération politique

M. et Mme Goliath, le 18 novembre 1895

A plusieurs reprises, les géants d'Ath seront impliqués dans la politique locale, ce qui prouve leur intégration à la vie de la cité.

En 1884, Monsieur et madame Goliath avaient été habillées de bleu[32] pour le cortège de Ducasse. Ath sera libérale jusqu'en 1902. Les épaulières et la ceinture du guerrier seront aux couleurs «chères au plus grand nombre de ses concitoyens». Il en est de même pour le ruban du corsage, le bord de la jaquette et des manches de son épouse.

Le 18 novembre 1895, Monsieur et madame Goliath font une sortie exceptionnelle. Les deux géants portent une écharpe bleue et des cocardes aux mêmes couleurs. La tête de la géante est ceinte d'une couronne de bleuets et elle tient en main un bouquet des mêmes fleurs. Ils accompagnent le défilé organisé à l'occasion du «triomphe» électoral des libéraux du 17 novembre. Deux photos commémorent cet événement.

Le 21 octobre 1907, ils sont enguirlandés et décorés de rouge mais toujours vêtus de bleu pour participer au cortège qui célèbre la victoire du cartel libéral-socialiste aux élections communales de la veille[33].

Aux élections communales de 1932, les socialistes conquièrent la majorité absolue. Le 15 janvier 1933, ils célèbrent la victoire par un défilé en ville avec la participation des deux «postures». Le cortège aboutit à la Maison du Peuple où David combat Goliath. À cette occasion, la garde-robe du couple a été renouvelée dans la couleur favorite des socialistes.

Les géants d'Ath ont en premier lieu été utilisés à des fins d'éducation civique conformes aux idées du XIXe siècle (nationalisme et culte de la cité). Ils ont ensuite été mobilisés au service des partis politiques dominants dans la ville. Les libéraux et les socialistes, maîtres de l'hôtel de ville, ont associé les deux géants les plus populaires à leurs victoires électorales. Ils ont aussi modifié les couleurs de leurs vêtements en vue de refléter l'idéologie politique dominante[34].

Les deux guerres mondiales

Le Char de l'apothéose en 1919

Les Allemands entrent en ville le vendredi 21 août 1914. C'est la veille de la Ducasse. L'ensemble des festivités sont annulées. A la fin du conflit, le cortège de la Ducasse 1919 est remanié pour célébrer la victoire et sortira deux fois. Les programmes annoncent plus de 1 500 participants. Des groupes historiques (corporations et métiers, Eburons, la révolution de 1830, les villes martyres, les soldats de l'Yser) défileront autour des géants. Le Char d'Albert et Isabelle est transformé en Char de l'apothéose montrant, Albert, le Roi chevalier et Elisabeth, la Reine infirmière entourés de poilus en uniforme. L'ensemble des géants s'intègrent dans cette grande mise en scène. Ambiorix voit sa vocation historique renforcée par une compagnie de guerriers éburons, suivie de toute la tribu. Un char traîné par des bœufs transporte les vieillards et les enfants. Samson est costumé en homme d'armes du XVe siècle et porte le casque en cuivre. Il est suivi des arquebusiers mais aussi des canonniers avec leur pièce. L'Aigle est accompagné des métiers et corporations qui rappellent l'histoire de la ville. Mademoiselle Victoire devient tout simplement la Victoire précédée d'un groupe de dames à cheval portant les palmes de la victoire et suivie d'un groupe évoquant les victoires belges. Seuls Goliath et sa femme ne sont pas mis au service des innovations historiques et patriotiques[35]

La mobilisation générale est décrétée le 26 août 1939, le samedi de la ducasse. En 1941, à l'Oflag II A, en Allemagne, des prisonniers de guerre ont consacré tous leurs loisirs pendant des semaines à construire, au moyen de matériaux de fortune - cartonnages, papiers d'emballage, boîtes à conserve, etc. - les deux «postures» favorites : Goliath et sa femme qu'accompagnaient comme il se doit le petit David, Magnon le diable et trois tambours[36]. La ville est libérée le 4 septembre 1944. Le 8, on célèbre le mariage de Goliath à Saint Julien devant une foule énorme.

Après 1945

Plus aucune interruption n'est survenue depuis 1945.

En 1948, Le Cheval Bayard réapparaît. Comme au Moyen Âge, c'est une souscription qui finance sa résurrection par René Sansen.

Le Canon du Mont Sarah

Une crise grave survient dans les années 60. À cette époque, le cortège ne semble plus attirer l'attention des Athois et est gravement délaissé. Les figurants sont devenus complexes à trouver et les attelages manquent cruellement (en 1966, le Char de la navigation ne sort pas du hangar, faute de chevaux de trait pour le tracter). On voit même des tracteurs agricoles les remplacer.

C'est pourquoi, en 1968, sous l'initiative du Cercle d'histoire et d'archéologie d'Ath, un Comité de rénovation du cortège[37] est créé. Ce dernier veillera désormais à la bonne organisation des festivités en se chargeant exclusivement de la figuration et de ses accessoires. L'enthousiasme est général au point qu'il y a trop de figurants. René Sansen crée le groupe du Canon du mont Sarah pour évoquer la participation des Athois à la Révolution belge de 1830.

Saint Christophe réintègre le cortège en 1976 et les chevaux Diricq en 1981. En 1997, pour célébrer le 20e anniversaire de la fusion des communes, apparaît pour la première fois le groupe des 19 communes.

Calendrier

La ducasse d'Ath s'ouvre officiellement la veille du 4e dimanche d'août et se clôture le 8 septembre.

La première mention de la date de la ducasse se trouve dans la Description de la Ville d'Ath[38] publiée en 1610 par Jean Zuallart : la procession a lieu «tous les ans, le dimanche le plus proche de la décollation saint Jean-Baptiste». L'origine de la ducasse d'Ath est une procession de dédicace, c'est-à-dire la commémoration du saint patron de la paroisse. On fête saint Julien le 28 août. Dans le répertoire des reliques hainuyères publié par P. Brasseur en 1658[39], on peut lire :

«L'église paroissiale de Saint-Julien martyr, patron de cette cité (fêté le 28 août selon le martyrologe romain) a été transférée en 1393 du Vieux-Ath dans la ville (neuve)  ; chaque année on célèbre la dédicace solennelle de cette église et de la ville le dimanche le plus proche de la fête de saint Jean décollé, c'est-à-dire, généralement, le quatrième de ce même mois d'août.»

Dans il peut arriver que cette fête ne correspondent pas au 4e dimanche d'août. Une chanson du XVe siècle[40] raconte la consécration de la nouvelle église de Saint-Julien, le 4 juillet 1415

Le dimenche, ce m'est advis
Au devant le décollement
De Saint-Jehan, pour insément
Le continuer toudis.

Il s'agit par conséquent bien du dimanche avant (et non le plus proche) le 29 août. Dans ce cas, c'est toujours le 4e dimanche d'août.

Le 8 septembre, dernier jour de la ducasse, est le jour de la Nativité de Notre-Dame dont l'image, portée par les échevins, précédait le Magistrat dans l'ancienne procession.

Premiers préparatifs

Un quinzaine de jours avant le cortège, des ouvriers communaux procèdent au dépoussiérage et nettoyage des chars. Quelques retouches y sont apportées. Le cheval Bayard est débâché.

Les essayages et retouches des costumes des figurants ont lieu à l'Académie de musique.

La dernière semaine, les groupes des Bleus, des Hallebardiers et des Hommes d'armes répètent leurs évolutions. Les habilleurs (voir ci-dessous) débutent leur travail. David s'entraîne à terrasser Goliath. La ville est nettoyée à grandes eaux et les forains s'installent sur la grand-place et le quai Saint-Jacques. Les commerçants décorent leurs vitrines avec des sujets de circonstance. Les habitants pavoisent leurs maisons aux couleurs de la ville.

Vendredi

Tirant l'Ancien

Vers 15h, Tirant l'ancien assiste au tournoi de tir à l'arc sur perche verticale organisé sur l'Esplanade par la Société royale les archers St-Nicolas d'Irchonwelz : le Grand-Prix du Mayeur. Le géant parcourt ensuite les rues du centre-ville et danse au son d'une petite fanfare constituée pour l'occasion.

Dans chaque famille on prépare la respectant les traditions «tarte à masteilles» qu'on dégustera le lendemain en fin selon-midi.

À partir de 22h a lieu le «brûlage des marronnes» de Gouyasse. Selon la tradition populaire, la veille de son mariage le marié brûle ses pantalons (marrones en dialecte picard) bourrés de paille et de pétards. C'est ce qu'on nomme couramment l'«enterrement de sa vie de garçon», fréquemment suivi d'une sortie bien arrosée entre garçons.

(vidéo) Brûlage marronnes (info)
Le brûlage marronnes 2007
Un problème pour lire la vidéo ? Voir l'aide.

Samedi

Midi marque le début officiel de la Ducasse. Des jeunes Athois se donnent rendez-vous pour faire sonner Marie-Pontoise, la «grosse cloche», le bourdon de l'église Saint-Julien.

Pendant les Vêpres Gouyasse 2007

A 15h, au son d'airs de procession, précédé par le groupe des Bleus, Monsieur et madame Goliath, Goliath et sa future femme se dirigent vers le «Pont du Gadre» où is danseront pour la première fois, dans la foule émue jusqu'aux larmes, le respectant les traditions «Grand Gouyasse». Ils ont ensuite prendre place devant l'église où ont lieux les «Vêpres Gouyasse». Le doyen de la paroisse accueille les autorités communales, leurs invités, des personnalités locales et un nombreux public, venus assister à la cérémonie. Celle-ci est solennisée par la chorale athoise Rencontre[41] ou une chorale amie. Le dialecte local est mis à l'honneur par la lecture d'un texte en picard, mettant en scène de manière humoristique des aspects de la Ducasse et l'actualité. Par la suite, le cortège se remet en route vers la grand-place au son d'airs endiablés avec forces embrassades des nouveaux mariés.

(vidéo) Après les Vêpres Gouyasse (info)
Les nouveaux mariés dansent devant Saint Julien
Un problème pour lire la vidéo ? Voir l'aide.

Vers17h, devant l'hôtel de ville, n'importe qui retient son souffle. Attesté à Ath dès 1487, le jeu-combat est représenté lors de la procession de la fin août en l'honneur de Saint Julien. Actuellement, Ath peut s'enorgueillir d'être l'unique ville européenne où un «mystère» biblique médiéval continue d'être mis en scène depuis le XVe siècle. Le jeu-parti se décompose en deux éléments : un dialogue et un combat. Au cours du «combat», l'enfant qui incarne le berger David doit lancer une balle dans le «regard» (ouverture dans le panier) de Goliath. L'échec du berger n'est pas un signe de mauvais présage pour la cité mais, s'il est vainqueur, le public peut assister à une danse supplémentaire «Grand Gouyasse».

En patois local, le dialogue entre Goliath (par la voix d'un porteur) et David est nommé le «bonimée» (en français, le boniment). De génération en génération, il s'est transmis de bouche à oreille de porteur. Certains passages en sont donc devenus presque incompréhensibles. Il est publié pour la première fois par Emmanuel Fourdin en 1869[42].

GOLIATH

Pied d'haut, assuré chien,
Que veux-tu me poursuivre,
Une pierre à la main?
Es-tu par conséquent las de vivre?
Jeune sot, petit tamareau,
Tu ne porteras plus
Ton flambeau, ni mon bau.
Ta tête sera foulée;
Tes yeux de lion,
Tes oiseaux cajolés
Assurent mes frions.

 
DAVID

Approche uniquement,
Ennemi des Hébreux,
Le mutin affronté;
Tu jases contre Dieu!
L'avantage est pour moi :
J'ai pour escorte,
Un Dieu toujours vainqueur,
Sa main précisément forte.

GOLIATH

Lorsque Dieu tendrait son arc,
Et moi desur la terre,
Te livré-jou la guerre?
Non pas à toi, petit objet.
Lorsque tu saurais un Dieu,
Avec tout autant de pages,
Oserais-tu me combattre?
Avec tant d'avantages?

 
DAVID

Ah! blasphème! tu en seras puni :
Un Dieu qui se pique,
Couronné de bonheur,
Ne peut rien souffrir
Contre son sang et son honneur.
Ah! Seigneur! donnez-moi
La force et la puissance!
De mon bras
Que j'en tire la vengeance!

 
(Lançant sa fronde)

Il en a le vilain!
Il est mis en ce lieu;
Il a sentu la main de Dieu!

GOLIATH

Je n'sus nieu co mort!

A 20h, débute, sur la grand-place, le concert de la Fanfare royale Union de Saint-Martin dont la seconde partie sera interrompue par le passage du groupe du Canon du Mont Sarah qui sort aux flambeaux à travers la ville. Anne-Marie Leroy harangue la foule dans le dialecte local. La fanfare accompagne l'air de la Muette de Portici. Le concert se termine par un florilège d'airs et de chansons de ducasse.

Dimanche

Au petit matin, vers 7 h, depuis 1981, quelques membres de la clique des pompiers athois réveillent la population au son du tambour. Ce moment est nommé : «Gare al tarte».

Un peu plus tard, les «Braves de la Dendre» vont chercher le «Sauvage» de la Barque des pêcheurs napolitains à son domicile, chaussée de Mons et la compagnie des Bleus se rend chez leur commandant avant de rejoindre la gare où se forme le cortège du matin.

A 9h45, la grosse cloche de l'église Saint-Julien sonne pour marquer le début du cortège (une tradition qui date de 1970) qui commence à la gare d'Ath et suit un circuit bien défini qui se termine à l'Esplanade. L'après-midi, vers 15 heures, le cortège repart en sens inverse.

En fin de cortège, une foule fervente accompagne les géants jusqu'au hangar communal. Un hommage est rendu aux pompiers victimes de la Catastrophe de Ghislenghien. L'ensemble des 5 ans depuis 1981, un rondeau réunit la totalité des géants sur la place Ernest Cambier.

Lundi

Toute la journée, les géants se promènent individuellement, accompagné par un tambour, dans différents quartiers de la ville pour recevoir les remerciements des Athois avec comme point fort à 15 h, un rassemblement au home ainsi qu'à l'hôpital.

L'après-midi, diverses animations sont au programme sur l'Esplanade, surtout un tir à l'arc. La fanfare de Moulbaix parade sur la plaine avant un festival de montgolfières.

Du «lundi de la ducasse» au «8 de septembre»

Le vendredi, un marché nocturne rassemble les commerçants locaux et extérieurs dans le centre-ville.

Les samedi et dimanche qui suivent la ducasse, au théâtre «le Palace», la troupe des Matelots de la Dendre (active à Ath depuis 1853) présente leur respectant les traditions gala d'opérette. En 2009, ils joueront La Belle de Cadix de Francis Lopez

Le 8 septembre (à Ath on dit «le 8 de septembre» et on ne prononce pas le p) est le dernier jour de la ducasse. À 14h30, a lieu le Grand Prix de la Ville d'Ath de balle pelote. Mais le point culminant est le respectant les traditions souper aux moules (Voir plus bas : traditions de ducasse).

La journée et les festivités se terminent par un concert de la fanfare L'Union de Lorette qui exécute en final un dernier «Grand Gouyasse» avant que n'éclate le feu d'artifice de clôture.

Moyen Âge

Si on en croit Fourdin[43], les confréries ouvrent la marche, accompagnées de leurs valets, de leurs torches et de leurs châsses. La confrérie de Saint-Éloi — la plus ancienne — la première, suivie des enfants de l'école dominicale (on notera que celle-ci n'a été organisée qu'en 1584 selon Dewert[44], en 1586 selon Bertrand[45]) et des orphelins. Viennent alors l'ensemble des autres corporations (l'auteur reprend dans son énumération, en signalant d'ailleurs le fait, toutes celles qui existaient vers 1650), les confrères qui ont accompli le voyage de Compostelle ou de Lorette, les serments, les Pères capucins et récollets, les associations pieuses, le collège représenté par le premier de chaque classe, les échevins précédés de porteurs de torches, le châtelain et ses gens. Le clergé des deux paroisses clôture le défilé. Quant aux «histoires» et personnages, ils s'intercalent entre les divers corps de métier[46].

Sous l'Ancien Régime

R. Meurant, grand spécialiste des géants processionnels, a découvert, encarté dans le programme de 1807[47], un manuscrit anonyme non daté, du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle, qui reprend l'ordonnance de la procession à une date indéterminée mais qu'il croit pouvoir situer entre 1715 et 1743

Les orphelins et les petites écoles ouvrent la marche avant les «corps de métiez avec leurs reliques» : sain Éloi, les orfèvres avec un char de triomphe ; saint Joseph, les charpentiers avec saint Joseph et la Vierge sur un âne ; saint Aubert, les boulangers avec un «cigne» ; saint Jean-Baptiste, les bouchers avec saint Jean-Baptiste et son agneau ; saint Maur, les tailleurs avec une aigle; saint André, les poissonniers avec un triton ; saint Michel, la confrérie avec un char de triomphe.

Viennent ensuite l'ensemble des tireurs à l'arc avec «un tijran» ; saint Roch, la confrérie des arbalestriers ; les canonniers avec «un samson» ; les étudiants ; Goliath et sa femme ; le char de la ville avec la Mairie ; différentes images de la sainte Vierge accompagnées des Pères capucins et récollets ; le clergé des deux paroisses ; le gouverneur de la ville et le «chatelin».

Le premier char qui y est cité doit être celui de l'Église triomphante au sommet duquel trônerait sainte Cécile entourée de jeunes filles chantant les louanges de l'Eternel[48] et la confrérie de Saint-Éloi l'entretient. La composition du deuxième - celui de la confrérie saint Michel - dans sa reconstitution du début du XIXe siècle porte à croire qu'il descend de l'éclide médiévale (petit char). Enfin, le char de la ville, construit en 1715, est garni de plumes, de crépines[49] et d'autres attributs dorés[50]. L'Empereur l'occupe, vêtu d'un manteau garni d'hermine et des enfants haut perchés.

Quant aux groupes, la Fuite en Egypte est la figuration médiévale. Saint Jean-Baptiste est accompagné d'un agneau. D'autre part, le Cygne des boulangers, l'Aigle des tailleurs, le Triton des poissonniers sont-ils les «pièces nouvelles» dont, en 1715, le Conseil demandait la création aux confréries ? Nul ne le sait, si ce n'est leur présence, attestée d'ailleurs par un seul document.

On note la présence du Tirant des archers, les confrères de saint Sébastien vêtus d'écarlate chamarré et du Samson des canonniers de sainte Marguerite, en uniforme complet bleu, parement rouge, galonné d'argent, qui tirent des salves au cours de la procession.

Quant à Goliath ainsi qu'à sa femme, la structure est , comme aujourd'hui, composée d'un tronc de cône surmonté d'un «corsage» - tous deux en osier - et qui sont portés au moyen d'«espalières», de «berteilles», de «cingles» (courroies) [51]. Chaque année, on les monte, on les habille, après avoir «lavé, empoissé et lustré»[52] leurs robes de coton et nettoyé les «paniers». On ignore tout de leurs accessoires, de leur poids, de leur taille. Une indication toutefois : en 1753, Goliath n'a qu'un porteur[53]

Époque contemporaine

Voici par exemple l'ordonnance du cortège en 1820[54] :

Fête communale de la ville d'Ath, le Dimanche 27 août 1820

Grande Cavalcade

1er Sujet

Les Orphelins.
Saint Joseph et la Vierge fuyant en Égypte.
1er char de Triomphe.
Saint Jean Baptiste avec son agneau.
Le géant Samson.
La compagnie de canonniers faisant des salves.
La compagnie des archers ayant à sa tête la figure colossale dite Tyran.
La Cavalcade des Étudiants en costume romain.
Les figures colossales de Goliath et de sa femme.
Le Berger David.
Le char de Jacob tiré par 40 enfans en costume égyptien chantant le Chœur de Joseph.
Des Bergers et Bergères.
Le 3e char de Triomphe.

2ème sujet

Scène de Lodoïska
Le pacha avec son État major et escadron de cavalerie.
Chants Barbares
Char des Belles entre deux hayes de Barbares.
Chœur de Lodoïska (musique).
L'autorité administrative.
L'autorité judiciaire.
La maréchaussée fermant la marche.

Le cortège de 1919 est tout-à-fait exceptionnel. Plus de 1 500 personnes y participent[55] :

Dès les années 30, le cortège prend sa physionomie actuelle.

Le cortège actuel

L'Aigle à deux têtes

Les volontaires sapeurs pompiers (présent dans le cortège depuis 1885) défilent en tête. Leur popularité s'est accrue après la catastrophe de Ghislenghien.

L'Aigle à deux tête est accompagné de la fanfare de Meslin-l'Évêque.

La Barque des pêcheurs napolitains

Le Groupe des 19 communes fut introduit en 1997 (pour le 20e anniversaire de la fusion des communes). Il présente le blason de la Ville d'Ath et les armoiries des 18 communes de l'entité.

La Barque des pêcheurs napolitains est un char de fantaisie créé par la société chorale «Les Matelots de la Dendre». Il défile dans le cortège en 1853 et en 1862 avant d'être pris en charge, en 1865, par la société des «Pêcheurs napolitains» puis par les «Braves de la Dendre». Le «Sauvage» est présent depuis 1873 au moins.

Le Saint-Christophe de Flobecq, monté sur échasses, est attesté depuis 1462.

Les Bleus, compagnie des canonniers arquebusiers, participent à la procession depuis le XVe siècle, bien avant la naissance du géant Samson.

Samson, accompagné de la fanfare de Moulbaix, ne fut créé qu'en 1679.

Le Char de l'Horticulture en 2008
Le Char de l'Agriculture

Le groupe du Canon du Mont Sarah évoque la Révolution belge de 1830. Harangué par la dentellière Anne-Marie Leroy, les patriotes athois se sont emparés du canon des exercices de tir de l'ancienne confrérie des canonniers et l'ont emmené à Bruxelles.

Sur le Char de l'horticulture, la déesse Flore trône sous un dais de style 1900 au-dessus d'un parterre de fleurs et de nymphes. Ce char décoratif a été créé en 1850 sous le nom de «char des Jeunes Filles». Consacré à Vénus en 1851, il deviendra par après le char de Flore (1860) puis de l'Horticulture (1876).

Dans le cortège de la Ducasse d'Ath, Ambiorix, le géant des archers est attesté depuis le XVIIIe siècle sous le nom de Tirant. En 1850, il se métamorphose en Ambiorix pour évoquer l'histoire locale et nationale tout en gardant son arc et ses flèches. La fanfare d'Irchonwelz le fait danser.

Les hallebardiers sillonnent le cortège lors de leurs manœuvres.

Le char des États provinciaux figurait dans le cortège organisé à Bruxelles à l'occasion du cinquantenaire des chemins de fer, sous le nom de char de la Musique des Marchands (Ligue hanséatique). Acquis par la Ville d'Ath en 1885, il a été transformé en char des États provinciaux pour rappeler que cette assemblée du comté de Hainaut s'est réunie à Ath en 1572.

Le char de la navigation figurait, en 1885, au cortège des moyens de transports organisé à l'occasion du 50e anniversaire des chemins de fer. Il évoque une barge qui assurait la liaison entre Bruges et Gand au XVIe siècle.

Mlle Victoire a été créée en 1793 pour célébrer une victoire des Autrichiens sur les Français. Détruite en 1794, elle fut recréée en 1860. Elle symbolise la Ville d'Ath dont elle porte les couleurs : violet, blanc et jaune. C'est la fanfare de Lorette qui la fait danser.

Sur le char de l'agriculture, la déesse Cérès, entourée de paysans et de paysannes, trône parmi les gerbes de blé et les instruments agricoles dans un décor inspiré de l'époque 1900. Tel qu'il est , le char remonte à 1905. Il a alors remplacé le char des Moissonneurs qui existait déjà en 1860 mais avait disparu à la fin du XIXe siècle. Le char est escorté par un groupe de paysans.

Les hommes d'armes du XVIe siècle, comme les hallebardiers, circulent dans le cortège et ne reste pas à une place bien déterminée.

Le char d'Albert et Isabelle, introduit dans le cortège en 1906 après avoir figuré, l'année précédente, dans le cortège du 75e anniversaire de l'Indépendance à Bruxelles, il rappelle aux Athois le règne des archiducs Albert et Isabelle. C'est à eux que nous devons la construction de l'Hôtel de Ville dès 1614.

Le Cheval Bayard d'Ath

La Royale Alliance athoise fait danser Le Cheval Bayard. Introduit dans la procession en 1462, il disparaît au cours du premier quart du XVIe siècle. Le destrier, chevauché par les Quatre fils Aymon, est réintroduit en 1948 dans le défilé, grâce à une société de gymnastique locale, et fut recréé par le sculpteur et archéologue René Sansen. Seize porteurs le font danser au son de la fanfare de Huissignies.

Dès 1876 et jusqu'en 1885 au moins, un char de la Belgique circulait dans le cortège. Le char des Neuf Provinces a été conçu par le décorateur bruxellois Govært en 1880. Une déesse, représentant la Belgique, est entourée par neuf demoiselles portant le blason de chaque province du pays.

Le groupe des 5 cantons comporte cinq cavaliers qui portent des fanions où figurent les noms : Ath, Chièvres, Flobecq, Frasnes et Quevaucamps (cantons de l'arrondissement d'Ath).

Le Char de la ville d'Ath

Le char de la Ville d'Ath, conçu en 1850, est le successeur du char de la Ville qui figurait dans la procession depuis 1715. La déesse de la ville siège dans un temple monoptère au-dessus des personnalités qui ont illustré l'histoire de la cité. On découvre ainsi :

M. et Mme Goliath

Monsieur et madame Goliath dansent sur un air d'origine ancienne, certainement d'origine médiévale, le «Grand Gouyasse», en deux lieux bien précis : le pont du Moulin et le pont du Gâdre au son de la fanfare Saint-Martin d'Ath. David les précède.

(vidéo) Le Grand Gouyasse (info)
Le «Grand Gouyasse» sur le pont du Moulin, Ath 2007
Un problème pour lire la vidéo ? Voir l'aide.

La garde de Goliath (Magnon, les hommes de feuille et les Chevaux Diricq) est une sorte de service d'ordre burlesque

Le conseil communal termine le cortège. Présents dans le cortège dès le Moyen Âge, les membres du conseil communal sont sur le char de la ville à partir de 1715. Les calèches apparaissent en 1899.

Les porteurs
Les porteurs de Goliath en 2006

Les premiers porteurs de géants étaient certainement des ouvriers du moulin des Estaques, habitué à coltiner sur leurs épaules de lourds sacs de blé. En 1752, on sait que Goliath n'avait qu'un porteur.

Jadis, le statut de porteur de géant était réservé à des familles respectant les traditions, toujours particulièrement présentes aujourd'hui. Mais l'évolution du cortège dans la seconde moitié du XXe siècle a bouleversé cette donnée. De trois porteurs par géant avant 1934, on en comptait six à la fin des années 1960. Depuis, le mouvement s'est accéléré pour former aujourd'hui des groupes d'environ 10 hommes. Le Cheval Bayard (600 kg), quant à lui, totalise deux équipes de 16 porteurs qui l'animent. Au départ, il s'agissait des membres d'une société de gymnastique locale.

Progressivement, des personnes extérieures se sont intégrées aux divers groupes. Avant d'être porteur, les enfants candidats ramassent les pièces de monnaie jetées par les spectateurs ; plus grands, ils tenteront de soulever le géant et de le faire avancer le lundi de ducasse. Le mardi, tous laissent leur «posture» et se réunissent pour le «banquet des porteurs» dans différents restaurants de la ville.

Le berger David

Le petit berger David est apparenté à la famille des porteurs du géant Goliath. Le samedi, après les Vêpres, sur la grand-place, il entame le combat contre Goliath en récitant le Bonimée ; un porteur dissimulé dans le panier du géant lui donne la réplique. Au terme du dialogue, David affronte le géant philistin en lançant une balle qui doit aboutir dans le panier via la lucarne permettant au porteur de se diriger.

La garde de Goliath

La garde de Goliath

Ces personnages sont bien connus dans le folklore européen. À Ath, les diables apparaissent dans des processions de l'Ancien Régime. Ils y font la police (ouvrir la voie, tenir les spectateurs à distance) ou, le plus fréquemment, interviennent dans le tableau de l'Enfer, dans la dramatisation de légendes hagiographiques (St Michel, Ste Gudule, St Antoine, St Médard, etc. }, dans un jeu processionnel (combat de St Georges contre le dragon). Ils participent toujours au Lumeçon montois. Les hommes sauvages (hommes de feuilles) ont marché dans quelques processions et tenu un rôle dans des jeux de printemps. Figurant toujours dans la procession et le Jeu de St Evermare à Rutten, ils restent, à Mons, les alliés du dragon. Après avoir caracolé dans les processions figuratives, animé des fêtes villageoises et des charivaris, les chevaux-jupon jouent toujours leur rôle d'auxiliaires à Mons et harcèlent le public dans divers cortèges, carnavalesques ou non. Ces trois types de déguisement qui, dans certaines villes, ont pour mission principale de protéger la marche ou la danse des figures gigantesques, se retrouvent à la ducasse d'Ath.

Emmanuel Fourdin situe, sans preuves, la naissance du diable athois au début du XVIIe siècle, en même temps que celle des chevaux Diricq et des hommes sauvages. Il place leur résurgence commune au début du XIXe siècle. Cependant, le programme de 1809, auquel il se réfère, ne les reprend pas[56]. Le personnage est surnommé «Magnon» depuis 1858, sobriquet du figurant de l'époque[57]. Le nom est resté. Magnon est armé d'une vessie de porc dont il se sert pour faire reculer la foule au passage des géants.

Au moins depuis 1749, seule année pendant laquelle ils sont notés dans les comptes municipaux du XVIIIe siècle, deux hommes sauvages servent «à ranger la procession». Il paraît certain qu'ils existaient plus tôt. Ces hommes sauvages n'étaient pas toujours des hommes de feuilles au XVIIIe siècle : en 1749, un tailleur leur confectionne habit, culotte, bonnet en toile verte[58]. Le support est aujourd'hui une salopette. Ce travesti est préparé par l'homme sauvage ou par son épouse. C'est un travail délicat, chaque feuille étant cousue à la main, qui exige une quinzaine d'heures. Quand ils doivent refouler la foule, les hommes de feuilles se limitent à courir le long des trottoirs en criant : «Allez ! Circulez !». S'ils s'arrêtent, la massue haute, il est bien rare qu'ils la laissent retomber sur la tête d'un récalcitrant. Ceci à l'opposé de Magnon, dont les coups sonores ne se comptent pas.

Les chevaux-jupon sont toujours, sauf en 1790 («chevaux postiches»), appelés chevaux Diricq dans les documents municipaux, baudets Dirick par Delcourt, baudets Diricq par Nachez. Diricq étant un vieux patronyme athois, ils tiennent certainement cette appellation de leur premier constructeur ou cavalier. Un Michel Diricq reconstruit le «char de la Carmesse» en 1749, il n'est pas exclu qu'un des ancêtres de cet homme de métier ait fabriqué, avant 1713, le cheval qui porte son nom[59]. Les chevaux Diricq disparaissent du cortège en 1850 mais y reviennent en 1981, lors des festivité du 500e anniversaire de Goliath.

Les figurants

Environ 350 figurants participent au cortège dans quinze groupes différents.

Le «Sauvage»

Certains personnages ont les faveurs du public. C'est le cas du «Sauvage» sur la Barque des Pêcheurs napolitains. Présent depuis 1873 au moins, il aurait été embarqué sur l'île légendaire de Gavatao. Il est un des éléments spectaculaires du cortège par ses facéties et ses cris. On raconte qu'au XIXe siècle, le «Sauvage» tuait des lapins devant le public et les mangeait tous crus. On l'appelait le «Dégoudant», c'est-à-dire le dégoûtant.

Certains figurants brillent aussi par leur caractère pittoresque et assurent leur rôle pendant des dizaines d'années.

En 1969, le cortège manquait cruellement de figurants. L'armée n'avait pu apporter son effectif habituel. Des jeunes du Patro de Flobecq, d'Enghien et ensuite d'Ath s'investirent dans la figuration sur les chars. Dès ce moment, l'enthousiasme pour la fête ne cessa de s'accroître. En 1974, il y avait trop de figurants ! René Sansen, sculpteur et archéologue local, proposa de créer un nouveau groupe autour du Canon du Mont Sarah pour évoquer la révolution de 1830. Ce groupe est actuellement bien intégré au cortège du dimanche et défile aussi avec des flambeaux le samedi soir.

L'association «Rénovation du Cortège»[60] est née dans ce contexte. Elle a joué un rôle essentiel dans la revalorisation et la redynamisation des festivités.

Les fanfares

La fanfare de Huissignies, Ducasse 2006

Chaque géant danse aux sons d'une fanfare qui lui est propre. Ainsi, la fanfare de Meslin-l'Evêque accompagne l'Aigle à deux Têtes, la fanfare de Moulbaix accompagne Samson, la fanfare d'Irchonwelz fait danser Ambiorix, la fanfare de Lorette (Ath) suit Mademoiselle Victoire, la fanfare de Huissignies entoure le cheval Bayard et la fanfare Royale Union Saint-Martin (Ath) fait valser Goliath et Madame.

Certaines danses sont respectant les traditions. Goliath et Madame dansent sur les anciens ponts de la ville la Danse gouyasse, suivie de la Ducasse d'Ath et du Faubourg de Tournai.

Depuis la fin du XXe siècle, chaque géant s'est pourvu d'une chanson qui lui est propre : La valse de l'Aigle (C. Cannuyer/R. Herstens), La Chanson de Samson (C. Cannuyer/R. Hertsens et Y. Dumont), Ambiorix, La Chanson de Mam'zelle (M. Lefebvre) et Bayard 50 (M. Lefebvre/P. Monnier) et Happy Bayard (O. Jorion).

Les conducteurs de chevaux

Le chien sur le cheval

Les chevaux de trait sont indispensables au cortège. Quelques agriculteurs les élèvent quasi à cette fin. Selon le char, 2, 4 ou 6 chevaux sont attelés. Les chevaux sont accompagnés en permanence par leurs éleveurs. Des poulains sont intégrés au cortège pour les habituer au bruit ainsi qu'à la foule.

Certaines images d'archives nous montrent des chars quelquefois délaissés par leurs figurants ou entourés d'un public parsemé. En 1966, un tracteur tire le Char de l'agriculture. La même année, faute de chevaux, le Char de la navigation reste au hangar[61]. Par bonheur, la tendance s'est inversée au début des années 1970.

Un chien vivant est assis sur un des chevaux du Char de la ville. Présent en 1971[62], il avait disparu du cortège avant d'y revenir au début du XXie siècle.

Les habilleurs

Préparation des géants d'Ath avant la Ducasse

Le montage et de l'habillage débutent quelques jours avant la fête. Quatre personnes, deux monteurs, une habilleuse et une coiffeuse, sont chargées de cette mission jadis entouré de «secrets». Actuellement, on joue sur la transparence et les Athois peuvent désormais assister à ce cérémonial qui se passe dans un garage du centre administratif.

On place en premier lieu le buste sur le panier avant d'équilibrer le tout. Après avoir été soigneusement dépoussiérés, on habille l'Aigle et les géants selon un ordre bien établi : Samson (le plus facile), Ambiorix, Mlle Victoire, Goliath, Mme Goliath (la plus complexe). La matinée du samedi est consacrée à une dernière inspection et au réglage des courroies du joug et du coussin de tête suivant la taille et les habitudes des porteurs.

Le Cheval Bayard demeure, avec les chars, au hangar communal, zoning des Primevères jusqu'au dimanche matin. On le débâche, le nettoie et apporte quelques petites restaurations de tissus ou de peinture.

Traditions de ducasse

Il est de tradition d'offrir à la maîtresse de maison un bouquet de glaïeuls aux couleurs de la ville (jaune, blanc, violet).

Le souper aux moules du «8 de septembre» a une origine incertaine. On raconte que dans les années 1930, «Moumoule», poissonnier à Ath est revenu de la mer avec sa charrette remplie de moules, tirée par des chiens. Ayant bu légèrement plus que son compte, il se mit à distribuer les moules gratuitement sur la grand-place. Depuis ce jour, les Athois perpétueraient cet événement.

Au cours de la période de fête, on déguste la «tarte à masteilles» ou «tarte Gouyasse». L'origine de cette tarte se perd dans les brumes de l'histoire. L'existence d'une tarte d'Ath est attestée en 1529. En 1810, c'est la première mention d'une tarte Goliath. Chaque famille a sa recette, ses proportions d'ingrédients. Le moment privilégié pour la dégustation de la tarte à masteilles est , sans conteste, les instants qui suivent le combat entre David et Goliath. Le «vrai» Athois n'en mangera que jusqu'au «8 de septembre» et attendra la prochaine ducasse pour la déguster à nouveau.

Statut actuel de la ducasse d'Ath

Depuis le 25 novembre 2005, la ducasse d'Ath s'est vu consacrée comme chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité par l'UNESCO. Une candidature franco-belge avait été déposée auprès de l'Unesco pour la troisième proclamation des chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité le 31 octobre 2004. Cette candidature était relative aux géants et dragons processionnels d'Europe occidentale. C'est un «label» mondial qui est ainsi offert à la Ducasse. Elle rejoint ainsi le Carnaval de Binche et le Doudou montois parmi les manifestations wallonnes reconnues. La qualité des festivités de la Ducasse, l'enthousiasme et la ferveur populaire, ont constitué tout autant d'atouts qui ont impressionné le jury. Cette fête des Athois garde toute son originalité et a su conserver son caractère et son identité.

Pendant l'année, un musée[63] sur les géants (appelé «maison des géants») est ouvert au public. On y explique comment sont fabriqués les géants, l'historique de la fête, comment devenir porteur de géant, les autres pays où sont pratiqué aussi des fêtes de géants, etc.

Notes et références
  1. R. Meurant, La Ducace d'Ath, Ath, 1981, p. 165
  2. E. Fourdin, La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique, dans les Annales du Cercle Archéologique de Mons, Mons, t, IX, 1869, p. 11.
  3. R. Meurant, op. cité, p. 25
  4. E. Fourdin, op. cité, p. 49-50
  5. E. Fourdin, op. cité, pp 49-50
  6. R. Meurant, op. cité, p. 26 et suiv.
  7. R. Meurant, op. cité, p. 193
  8. R. Meurant, op. cité, p. 29
  9. E. Fourdin, op. cité, p. 27
  10. R. Meurant, op. cité, p. 30
  11. C. J. Bertrand, Histoire de la ville d'Ath, in Mémoires et Publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, Mons, VIe série, t, 8, 1906, p.
  12. E. Fourdin, op. cité, p. 9
  13. A. V. A., Comptes de la massarderie de la Ville d'Ath, 24 juin 1679-1680, 71 v°
  14. R. Meurant, op. cité, p. 32
  15. A. Dupont et J. -P. Ducastelle, Aux origines de l'Aigle, dans le Bulletin du Cercle Royal d'Histoire et d'Archéologie d'Ath et de la région, vol. 8, n° 178 (juillet 1997), pp. 109-120.
  16. R. Meurant, op. cité, p. 32
  17. R. Meurant, op. cité, p. 32
  18. E. Fourdin, op. cité, p. 7
  19. E. Fourdin, op. cité, p. 7
  20. R. Meurant, op. cité, p. 32
  21. E. Fourdin, op. cité, p. 29
  22. E. Hubert, L'Edit de Joseph II sur les kermesses 11 février 1786, dans Université de Liège, Ouverture des cours le 18 octobre 1921, Liège, 1921, pp. 5 à 34.
  23. R. Meurant, op. cité, p. 37
  24. E. Fourdin, op. cité, p. 33
  25. R. Meurant, op. cité, p. 34
  26. JP Ducastelle, Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des XIXe et XXe siècles, dans Les géants processionnels en Europe, Ath, 1983, p. 447
  27. Circulaires hollandaises, 1819, n°578, Culte catholique, processions
  28. R. Meurant, La Ducace d'Ath, p 283 et suivante
  29. Lettre des Bourgmestre et secrétaire communal au Gouverneur de la province du 30 décembre 1946 aux Archives de la Ville d'Ath, Correspondance communale, 30-12-1846
  30. JP Ducastelle, Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des XIXe et XXe siècles, dans Les géants processionnels en Europe, Ath, 1983, p. 453
  31. JP Ducastelle, op. cité, p. 455
  32. L'Echo de la Dendre, 7-9-1884
  33. R. Meurant, Ibid., p. 520
  34. JP Ducastelle, op. cité, p. 461
  35. R. Meurant, op. cité, pp. 108-110 et 328-342
  36. R. Meurant, op. cité, p. 123 (photo)
  37. Comité de rénovation du cortège
  38. J. Zuallart, La description de la Ville d'Ath, contenant sa fondation et imposition de son nom aussi de ses lieux et édifices publics, ses privilègs, Ath, 1610, réed? Ath, 1846, p. 39.
  39. P. Brasseur, Sancta sanctorum Hannoniæ..., Mons, 1658, p. 49
  40. C. J. Bertrand, Histoire de la Ville d'Ath, Mons, Duquesne-Masquillier, 1906. (OCLC 19891921) , p. 313 et suiv.
  41. La Chorale Rencontre
  42. E. Fourdin, La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique, dans les Annales du Cercle Archéologique de Mons, Mons, t, IX, 1869
  43. E. Fourdin, op. cité
  44. Jules Dewert, Histoire de la Ville d'Ath, Renaix : J. Leherte-Courtin, 1903. (OCLC 252697551) , p. 157
  45. C. J. Bertrand, Histoire de la Ville d'Ath, Mons, Duquesne-Masquillier, 1906. (OCLC 19891921) , p. 392
  46. E. Fourdin, op. cité, p. 20
  47. ) A. V. A., Fêtes publiques, cérémonies, rejouissances, 1725-1830, H/I, Programme de l'ordre et de la marche de la Procession de la Dédicace de la ville d'Ath le 23 août 1807, fait le 19 août 1807
  48. E. FOURDIN, op. cité, p. 16
  49. R. Meurant, op. cité, p. 35
  50. R. Meurant, op. cité, p. 35
  51. R. Meurant, op. cité, p. 36
  52. R. Meurant, op. cité, p. 36
  53. R. Meurant, op. cité, p. 37
  54. R. Meurant, op. cité, p. 283-284
  55. Echo de la Dendre, 17-8-1919
  56. E. Fourdin, op. cité, pp15-16
  57. R. Meurant, La Ducace d'Ath, Ath, 1981, p. 127
  58. R. Meurant, op. cité', p. 128
  59. R. Meurant, Op. cité, p. 129
  60. Site Officiel de Rénovation du Cortège
  61. R. Meurant, op. cité, pp 375-376
  62. R. Meurant, op. cité, p. 380
  63. Site de la Maison des géants

Bibliographie

  • Archives de la Ville d'Ath (A. VA. )
  • Les géants processionnels en Europe, ouvrage collectif, catalogue de l'exposition du 500e anniversaire du Goliath d'Ath, 1981, ministère de la Communauté française. (OCLC 24680005)
  • C. Bauduin, C. Cannuyer, E. Evrard, Goliath opprimé, Goliath libéré, Cinquantième anniversaire de la Libération d'Ath, Centre Libre de Lecture Publique d'Ath, 1994. (OCLC 164772011)
  • C. J. Bertrand, Histoire de la ville d'Ath, in Mémoires et Publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, Mons, VIe série, t, 8, 1906. (OCLC 19891921)
  • C. Cannuyer, Goliath de jadis. Études sur le géant athois Goliath d'avant la restauration de 1806, Centre Libre de Lecture Publique d'Ath, 1991
  • C. Canuyer, Aux jardins secrets des géants d'Ath, Centre Libre de Lecture Publique d'Ath, 1992
  • C. Cannuyer, A. Dupont, ..., L'Aigle d'Ath. L'aigle bicéphale dans notre blason et notre folklore, Ath, 2004
  • C. Cannuyer, C. Hespel, David affronte Goliath. Origine et histoire du Bonimée, Rénovation du cortège, Ath, 2006
  • L. Dubuisson, Le Cheval Bayard au 16e siècle, Bulletin du cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath, Ath, 2008
  • JP Ducastelle, Les géants dans la vie athoise contemporaine. Idéologie et mentalités des XIXe et XXe siècles, dans Les géants processionnels en Europe, Ath, 1983
  • JP Ducastelle, Bayard, cheval merveilleux, dans Bulletin du cercle royal d'Histoire et d'archéologie d'Ath, Ath, 2008
  • JP Ducastelle, MF Gheusquin, ..., Géants et dragons. Mythes et traditions à Bruxelles, en Walonnie, dans le nord de la France et en Europe, Les beaux livres du patrimoine, Casterman, Tournai, 1996 (ISBN 2-203-62005-6)
  • E. Fourdin, La procession et la Foire communales d'Ath - Notice historique, dans les Annales du Cercle Archéologique de Mons, Mons, t, IX, 1869
  • René Meurant, La Ducace d'Ath, Ath, 1981. (OCLC 163993684)
  • René Meurant, Géants processionnels et de cortège en Europe, en Belgique, en Wallonie, Tielt, 1979. (OCLC 6356266)
  • M. Van Haudenard, Les géants d'Ath, dans Le Folklore Brabançon, Bruxelles, 7e année, n° 40, février 1928, pp. 228 à 243.
  • L. Verriest , Le Cortège folklorique d'Ath - Quelques regards sur son passé, dans L'Echo de la Dendre, Lessines, 25 août 1945.

Liens externes


Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Ducasse_d%27Ath.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 26/03/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu